LE SENAT PRESENTE SON PLAN DE RELANCE POUR L’AGRICULTURE

Dès le début de la crise du COVID 19, le Sénat et plus particulièrement sa Commission des affaires Economiques a mis en place une cellule "Agriculture et Alimentation" dans l’objectif d’être au plus près des filières agricoles et de tirer les conséquences de cette période exceptionnelle pour le secteur.

Pilotée de façon trans-partisane par les Sénateurs Laurent Duplomb (Les Républicains – Haute‑Loire), Franck Montaugé (Socialiste et républicain – Gers), Bernard Buis (La République en marche – Drôme), et Franck Menonville (Les Indépendants – Meuse) et sous l’égide de Sophie Primas (Les Républicains, Yvelines), la filière céréalière a été en lien étroit avec les membres pour leur relayer les informations jugées pertinentes et utiles.

Aussi, la cellule a publié il y a quelques jours un rapport et une note tirant le bilan de la crise. Dans ces documents, elle appelle le Gouvernement à adapter de toute urgence un plan de relance, d’un milliard d’euros minimum, pour un secteur exemplaire mais pas épargné par la crise. 

Au travers de douze recommandations, la cellule dessine les quatre piliers devant guider cette relance :

  • Accompagner la sortie de crise des agriculteurs et des industriels,
  • Investir pour accélérer les transitions,
  • Mobiliser la commande publique pour favoriser l’origine France
  • Faire de la PAC un instrument au service de la résilience du continent.

Spécifiquement sur notre secteur la cellule a relevé que:

  • « Les collecteurs de céréales ont enregistré pendant la crise des hausses de 15 % à 30 % des coûts de transport et les opérateurs de la première transformation, de leur côté, ont sans doute constaté des hausses comprises entre 20 à 50 %. De même, des difficultés d’approvisionnement en intrants, services aux productions et emballages ont pu être constatées à différents moments de la crise ».
  • « Sur le marché des céréales, le cours du blé tendre se tient et celui du blé dur se consolide. Toutefois, des craintes sur les cours apparaissent au regard des niveaux incertains sur la récolte 2020 ».
  • La résilience de notre modèle passe par une production agricole diversifiée et suffisante, et non par une réduction de la production qui renforcerait notre dépendance aux importations.
    1. Cela s’entend aussi pour les pâtes alimentaires, pourtant prisées en temps de crise : alors qu'il y avait 200 fabricants de pâtes en France dans les années 1960, il n'y en a plus que 7 aujourd'hui. En 20 ans, la France a considérablement accru ses importations de pâtes alimentaires, puisqu'elle importe 2/3 de sa consommation de pâtes contre environ 1/3 en 20001.
    2. Des tensions sont mêmes apparues, durant la crise, sur certaines importations. Existe aujourd’hui un risque d’afflux massif d’éthanol américain et, à terme, brésilien, sur le continent européen, les deux producteurs représentant 80 % de la production mondiale d’éthanol. Cela déstabiliserait une filière de production française, à peine sortie d’une crise, touchée une nouvelle fois par des cours historiquement bas.

« L’agriculture est un secteur stratégique par essence. Le plan de relance qui se prépare doit forcément intégrer notre autonomie et notre souveraineté alimentaire, c’est absolument vital pour notre sécurité sanitaire et environnementale, et pour des raisons d’aménagement du territoire." Sophie Primas

La filière céréalière partage cette vision. Maintenant passons aux actes pour accompagner les agriculteurs !

 

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