UIPP Pas d’exposition préoccupante aux pesticides dans l’air

Lors de la journée annuelle UIPP du 2 février, l’ANSES a confirmé une baisse des demandes d’homologation de nouveaux produits phyto sans qu’ils soient remplacés par des produits de biocontrôle. Les pesticides dans l’air ne causent pas d’exposition préoccupante pour la santé.

Lors de la réunion annuelle organisée le 2 février sous forme de plateau TV sur internet, Caroline Semailles, Directrice générale déléguée en charge du pôle Produits réglementés à l’ANSES, a dressé un bilan des activités d’homologation et de retraits de l’agence en 2020. Il en ressort que le nombre de dépôts de dossiers majeurs (nouvelles substance actives, nouvelles AMM, extensions d’usage majeures) est en forte baisse avec 92 décisions en 2020 contre 200 en 2019, sans que le flux de produits de biocontrôles soit en croissance depuis 2017, le seul signal positif étant que les délais d’instruction des demandes se raccourcissent et que les « stocks » en attente ont nettement diminué d'environ 2500 en 2019 à 1500 en 2020 (-37%). En 2021, l’ANSES déploiera la dématérialisation des dossiers.

Les études de phytopharmacovigilance ont fourni de bonnes nouvelles fin septembre concernant les substances actives dans l’air extérieur, qui ne génèrent pas d’exposition préoccupante de la population générale. Mais on trouve du lindane dans 80% des échantillons alors que cette substance est interdite en France depuis de nombreuses années. Sur le lindane, l’ANSES a donc engagé un examen approfondi afin d’identifier les motifs de persistance, puis d’estimer les expositions cumulées par les différentes voies et milieux.

L’étude AGRICAN (180 000 agriculteurs suivis depuis 2007) a elle aussi révélé en novembre que les 43 types de cancers étudiés sont globalement moins fréquents chez les agriculteurs que dans la population générale, mais avec une fréquence plus élevée pour 6 types de cancer dont le myélome multiple, le mélanome de la peau chez les femmes, et les lymphomes. En 2021, l’ANSES produira les résultats du 3ème volet de l’étude en cours GEOCAP-Agri (Inserm, Santé publique France) sur le lien entre cancers pédiatriques et proximité des régions viticoles, et déploiera à l'échelle nationale l’étude PestiRiv sur l’exposition multisite des riverains de zones agricoles.

Virginie Alavoine, Cheffe du service des Actions sanitaires en production primaire à la DGAL du ministère de l’Agriculture, a ensuite indiqué que 2021 sera une année des consolidation des plans d’actions engagés depuis 2018 : séparation vente/conseil, stratégie nationale biocontrôle (publiée en novembre 2020), protection des riverains. Elle a souligné que toutes les décisions de la DGAL sont systématiquement attaquées en justice, et que les activités contentieuses mobilisent beaucoup les équipes.

Les quantités de substances actives vendues en France (hors biocides, AB et biocontrôle) ont baissé de 44% en 2019, une bonne nouvelle qui compense la hausse de l’année précédente. On constate pour la première fois une petite baisse (-9%) en produits de biocontrôle et d'agriculture biologique. La baisse a été particulièrement nette pour les substances CMR 1 et 2, et cette tendance devrait se poursuivre avec la retrait du mancozèbe. D'ici 2023, un nombre important de retraits de substances actives est programmé du fait de la règlementation européenne: CMR 1, substances à forte toxicité (derniers organophosphorés), perturbateurs endocriniens. De ce fait, la DGAL va redoubler d'efforts pour améliorer la capacité d'anticipation et prioriser les actions de la Commission des usages orphelins.

En conclusion de la journée, Nicolas Kerfant (BASF), Vice-Président de l’UIPP chargé de la réglementation, a présenté la Feuille de route UIPP 2030, engagée début 2020, qui a pour objectif de révéler les ambitions du secteur pour accompagner la transition agroécologique en cours autour de trois thèmes majeurs.

La souveraineté alimentaire, en soutenant le concept de « One health », en contribuant au maintien d’un tissu d’innovation, de recherche et de mise à disposition de solutions de protection des cultures en Europe ainsi qu’en renforçant les liens avec l’ensemble des parties prenantes de l’agriculture et des filières alimentaires.

Les capacités de recherche et d’innovation, à concentrer sur les outils d’avenir que sont le digital, la robotique, les biotechnologies, les produits d’origine chimique ou biologique et l’optimisation de leur utilisation, en prenant en compte les impératifs de préservation des écosystèmes et des ressources naturelles. De plus les entreprises s’engagent à s’impliquer sur les thèmes du changement climatique ou du stockage du carbone.

• En tant qu’acteurs implantés dans les territoires, les entreprises entendent pérenniser leurs liens et leurs échanges avec toutes les parties prenantes, tout en épaulant les agriculteurs dans leurs pratiques et le déploiement des innovations. Les entreprises adhérentes de l’UIPP s’engagent à rendre visibles et mesurables leurs actions de recherche et de prévention des risques, ainsi qu’à renforcer leurs démarches RSE.