EN ALGERIE, LE BLE FRANÇAIS RETROUVE SA POSITION D’ORIGINE

Retrouvant plus de 80% de part de marché des importations algérienne de blé tendre durant la campagne 2018/2019, la France reconfirme ses relations étroites avec un pays qui traverse aujourd’hui une crise politique majeure. La perte du pouvoir par l’équipe dirigeante en place ne devrait cependant pas bouleverser cette situation.

 

Après la mauvaise récolte française en 2014, et la campagne catastrophique de 2016/2017 les exportations de blé tendre vers l’Algérie avaient chuté. Alors que 75% du blé importé les trois années précédentes provenaient de l’hexagone, ce taux s’est alors brusquement abaissé à 34%. Des craintes ont alors été émises quant aux capacités de la France à retrouver sa position privilégiée auprès du plus grand pays du continent Africain. Plus de la moitié des exportations françaises de blé tendre vers les pays tiers (hors UE) sont en effet destinées à l’Algérie.

Avec au minimum 5 millions de tonnes de blé tendre exportés (80 à 85% de part de marché) pour la campagne 2018/2019, force est de constater que la crise a été surmontée. La relation privilégiée entre les deux pays est réaffirmée. D’un point de vue historique, l’ancienne présence française a développé en Algérie des habitudes de consommation alimentaire proches de celles de la France. De fait, la consommation de pain de type baguette est très courante. La qualité des blés exigée par l’Algérie est donc sensiblement identique à celle de la France.

La crise politique actuelle en Algérie est de grande ampleur et imprévisible. Elle ne devrait probablement pas impacter outre mesure les relations commerciales agricoles établies de longue date entre les deux pays. Assurer la sécurité alimentaire de la population dans les prochains mois s’avèrera être encore plus crucial qu’en temps normal, quel que soit le prochain dirigeant. L’heure n’est pas à la prise de risque du côté algérien.

Cette position française peut cependant tout à fait évoluer dans les prochaines années pour d’autres raisons. Les regards se tournent notamment vers la Russie, qui a déchargé en Algérie un premier container de blé tendre à la fin de l’année 2018, et qui pourrait s’avérer être un féroce concurrent. Il reste indispensable de consolider nos exportations en Algérie comme dans les autres pays tiers, notamment dans le reste de l’Afrique du Nord. Cela suppose de pouvoir maintenir en France une production régulière, en quantité comme en qualité, et disponible tout au long de la campagne.

 

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