La filière Orges brassicoles s’interroge sur l’impact du Climat !

Après un colloque à Strasbourg en 2018, axé sur la mise en valeur de la bonne organisation de la filière orges-malt-bière, 200 acteurs de cette filière : producteurs, organismes stockeurs, traders malteurs, brasseurs et semenciers, se sont de nouveau retrouvés cette année à Paris pour le 21ème colloque de la filière sur le thème : « Filière brassicole : répondre aux défis climatiques ».
 
Au cours d’une 1ère séquence consacrée à la recherche de nouvelles solutions face aux aléas climatiques, Louis BODIN, journaliste et météorologue, est intervenu sur le thème « Le climat change : mythe ou réalité ? », en rappelant notamment les différentes périodes de notre histoire marquées par des accidents climatiques, tant dans le nord de la France, qu’au niveau des « épisodes méditerranéens.
Le célèbre météorologue de conclure son intervention en rappelant que le « réchauffement climatique nous rappelle que nous vivons de plus en plus nombreux sur une planète aux ressources limitées et quelle que soit l’évolution de cette température, nous allons devoir apprendre à vivre comme une espèce responsable sur une terre fragile !
Puis, Delphine LETENDART, Directrice des marchés agricoles chez GROUPAMA intervenait sur le thème : « Comment objectiver les risques climatiques ». Après avoir montré la fréquence des sinistres, traduisant la recrudescence des évènements climatiques et leur impact sur les exploitations agricoles, elle a précisé que depuis 2018, GROUPAMA à versé près de 120 millions d’euros d’indemnités pour les orges seulement, sans compter les sommes versées pour les autres productions. Le contexte de production actuel, avec la grande volatilité du prix des matières 1ères agricoles, montre bien que le dossier des assurances est essentiel pour l’équilibre économique des exploitations.
La fin de matinée a été consacrée à une série d’interventions, de Jean Charles DESWARTE, Ingénieur au sein d’ARVALIS, sur le comportement des orges au champ, d’un sélectionneur, Dominique VEQUAUD de chez SECOBRA, de Caterine DESCHAMPS, Directrice du service agronomie et innovation au sein du groupe coopératif AXEREA et de 2 représentants de l’aval, Alain CAEKAERT, Directeur des achats matière première chez MALTEUROP et Alain JOYANDET de chez Malteries SOUFFLET qui ont permis au cours de leur intervention, puis au sein d’une table ronde, de mettre en valeur les pistes « innovantes dans un monde au climat changeant », explorées par les entreprises dynamiques de cette filière, pour faire face à ce nouveau contexte climatique. La filière orges bénéficie notamment d’une recherche variétale d’excellence, permettant aux producteurs et à la filière d’accéder à une diversité d’orges d’hiver et de printemps. Pour notre pays, c’est plutôt un atout vis-à-vis du climat.
Les exploitations, comme les entreprises de transformation de la filière « orges-malt-bière » ont ainsi démontré leur capacité d’innovation pour s’adapter à un nouveau contexte, tout en étant leaders sur un marché mondial très compétitif.
Avec Marc SCHMITT, le 1er intervenant de l‘après-midi, Directeur de l’I.F.B.M., l’institut français des boissons, de la brasserie et de la malterie, les participants au colloque ont découvert le champ des actions entreprises par le Comité recherche et développement pour la filière brassicole, mis en place à la suite du colloque 2018 à Strasbourg, démontrant là encore, le dynamisme des différents acteurs de cette filière, pour préparer l’avenir.
Puis Jacqueline LARIVEN, Directrice de la Communication chez Brasseurs de France, a embarqué les participants, dans un tour du monde de la bière, faisant découvrir ce monde et ses diversifications, égrenant au passage quelques chiffres significatifs : la France est le 3ème pays européen en nombre de sites de brasserie, le 27ème en termes de consommation. Cette filière représente aujourd’hui 7000 emplois directs et 127000 indirects.
Enfin, Julien DARLEY de chez GRANIT Négoce et Alexandre JONET, trader chez AXEREAL se sont livrés à un état des lieux des marchés de l’orge et du malt, pertinent et très argumenté, expliquant pourquoi cette campagne qui s’annonçait sous un mauvais signe s’est déroulée mieux que prévue, la France et l’Union européenne profitant des difficultés rencontrées par l’Australie par exemple, pour réaliser des exportations, notamment pays tiers, permettant ainsi de terminer cette campagne, avec quasiment plus de stock.
Les producteurs qui subissent actuellement la baisse des prix des orges de brasserie, espèrent ainsi pouvoir bénéficier de l’amélioration du contexte économique pour la prochaine récolte.
Dans sa conclusion, le Président de la Commission Orges de l’AGPB, Didier Lenoir avait bien raison, de se réjouir du nombre des participants, qui chaque année suit les travaux de ce colloque et surtout de la qualité des échanges, pendant les « séquences techniques », ainsi que pendant les pauses, faisant ainsi du colloque, un rendez-vous incontournable pour la filière française orges brassicoles, voire européenne.
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