Le blé russe inonde le marché mondial

par Margaux Verdier, France Export Céréales

Avec une production record à 84 Mt de blé tendre et un disponible exportable de plus de 35 Mt, la Russie avait pour enjeu de dégager un maximum de blé avant l’arrivée de l’hiver et le ralentissement de la logistique. A fin novembre, le pari était plus que réussi.

Plus de 18 Mt de blé tendre livrées sur les 5 premiers mois de la campagne 2017/18.

A fin novembre, selon les statistiques de chargement aux ports, la Russie avait expédié plus de 18 Mt de blé tendre, contre 12,6 Mt en moyenne triennale comme le montre le diagramme ci dessous.

RYTHME D'EXPORTATION BLES RUSSIE

Figure 1 : Rythme d’exportation des blés russes (kt) - Source : Stratégie Grains et France Export Céréales, novembre 2017

Avec un besoin de dégagement plus important que d’ordinaire et pour ne pas avoir de stocks de fin de campagne trop importants, les Russes mettent les moyens. A titre d’exemple, l’acheminement des céréales des fermes vers les ports a été en parti soutenu par le gouvernement russe. Qui plus est, la météo clémente du mois de novembre a permis aux exportateurs russes de charger des bateaux sans être inquiétés. Ainsi plus de 4 Mt de blé tendre ont été chargées, un record qui explose pour ce mois-ci dans le pays.

Les destinations du blé russe : davantage d’exportations vers l’Afrique

Les blés russes partent vers leurs destinations traditionnelles, que sont notamment l’Egypte (2,7 Mt à fin octobre) et la Turquie (1,4 Mt à fin octobre). Moins important en termes de volume pour les russes, mais plus préoccupant pour l’origine française, les exportations de blé tendre russe augmentent en Afrique de l’Ouest, concurrençant directement les origines françaises.

Un ralentissement hivernal qui devra être mis à profit par les blés français

Sur les semaines à venir, les chargements russes seront à surveiller de près, puisqu’avec l’arrivée de l’hiver et des troubles qu’il entraine en Russie (logistique interne, vent qui rend les chargements plus lents, …), ils devraient ralentir. Si c’est le cas, les opérateurs de la filière française ont tout intérêt à en profiter et ainsi se mobiliser pour être davantage présents sur le marché international et notamment chez nos principaux clients.