Une véritable épargne de précaution comme outil d’auto-assurance

Prévoir et anticiper sont le propre des chefs d’entreprises. Les agriculteurs ne font pas exception à la règle. L'épargne de précaution, lorsqu'elle peut etre constituée, est une solution particulièrement pertinente. Il s'agit de proposer un véritable outil d’auto-assurance destiné à donner plus de souplesse aux producteurs pour une gestion pluriannuelle de leur exploitation. Faire confiance, c'est toute l'ambition de cette proposition portée par les céréaliers.

L’AGPB appelle de ses vœux la mise en place d’une réelle épargne de précaution. Il ne s’agit pas de faire des aménagements à la marge de la DPA (déduction pour aléas) actuelle trop complexe mais bien de repartir d’une feuille blanche plus simple. Confrontés à un environnement de plus en plus incertain, les agriculteurs doivent enfin disposer d’un dispositif d’épargne lisible et simple à gérer.

Aussi, dans la perspective de l’examen prochain de la loi de finances pour 2018, l’AGPB a commencé un cycle de rencontres pour présenter ses propositions et convaincre de la nécessité de disposer d’un véritable outil d’auto-assurance. Le 14 septembre, Philippe Pinta a donc rencontré Eric Woerth, Président de la Commission des Finances de l’Assemblée nationale. Le même jour, François JACQUES, appuyé par les représentants de la CGB, de l’AGPM et d’autres associations spécialisées a proposé à la commission de coordination des Associations spécialisées (CCAS) d’enrichir la proposition FNSEA sur l’épargne de précaution qu’elle doit discuter avec les pouvoirs publics.

Les propositions portées par l'AGPB sont les suivantes :

  1. Pour le calcul de l’aléa économique, ramener à 5% la baisse de la valeur ajoutée à justifier et libérer les montants de réintégration à l’image des autres aléas.
  2. Inciter à placer sur le compte dédié 100 % des sommes épargnées pour pouvoir en disposer les mauvaises années en contrepartie d’une simplification du dispositif de suivi.
  3. Supprimer la notion de plafond annuel et la durée d’utilisation.
  4. Instaurer un plafond global de l’épargne proportionnel au chiffre d’affaires de l’entreprise (150 K€ x nombre d’associés dans la limite de 4 ou 75 % du CA en moyenne olympique des 5 dernières années) mais suppression d’un plafond annuel pour permettre la constitution rapide les bonnes années. (ex : le CA d’un hectare de blé peut varier de 9t/ha x200 €/t à 6t/ ha payé 100 €/t, soit de 1 à 3), mais une bonne année comme 2012 peut être suivie de 4 à 5 moyennes ou mauvaises années.

Des propositions qui pourraient être de réelles avancées pour une utilisation plus large de cet outil malheureusement pas suffisamment utilisé en agriculture, du fait de sa complexité.

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