LE SUPER ETHANOL POUR ROULER PLUS VERT ET MOINS CHER

La Collective bioéthanol a organisé le 2 octobre, la 7ème rencontre du bioéthanol, à la Maison de la Chimie. Une occasion qui attire l’ensemble des acteurs de la filière pour échanger sur ses enjeux futurs. Le succès de ces rencontres témoigne de l’intérêt que suscite le bioéthanol carburant pour la transition énergétique.

Deux tables rondes ont essayé de tirer au clair les perspectives du bioéthanol dans le nouveau cadre réglementaire de l’UE, et la place du bioéthanol dans la décarbonatation des transports et de la France.

Dans la première table ronde, Valérie Corre, responsable affaires publiques bioéthanol de Tereos, a rappelé que les transports était le secteur le plus émetteur et le plus difficile à « décarboner ». Le bioéthanol apporte sa contribution qui ne pourra pas être unique. Il faudra un « mix énergétique » diversifié et plus de justice dans la comparaison entre les différents types de mobilité : les voitures électriques et celles roulant aux biocarburants. Ainsi, la filière bioéthanol ne peut se satisfaire d’une évaluation environnementale des véhicules sur leurs émissions de CO2 au pot d’échappement. C’est sur le cycle de vie complet du carburant et du véhicule, y compris la batterie électrique, que cela doit se faire. Sinon seule la voiture électrique sort du lot en masquant les émissions de la fabrication de batterie et de la production de l’électricité.

Jean-Luc Fugit, député LREM et secrétaire de la Commission développement durable à l’Assemblée nationale, partage ce besoin d’un « mix diversifié ». Cela fait partie des améliorations qu’il a apporté dans la loi mobilité du printemps 2019. Il refuse un choix immédiat en faveur d’une solution 100% électrique et souhaite laisser « la porte ouverte » à d’autre solutions : hydrogène, biocarburants… Il a également insisté sur le fait que le bioéthanol fait bien partie des carburants alternatifs, comme le gaz naturel ou le GPL.

Franck Sander, Président de la CGB, a demandé pourquoi le développement des biocarburants n’allait pas plus vite. L’agriculture est porteuse de solutions. Le bioéthanol mérite plus d’ambition et moins d’incertitudes réglementaires ou de freins. Laurent Michel, Directeur Energie Climat au ministère de l’écologie, partage ces enjeux sur les transports et la distorsion sur la mesure de l’impact environnemental entre l’électricité et les biocarburants. Il a rappelé que l’évolution des règles fait partie du jeu et que le bioéthanol a bénéficié de nombreuses mesures positives ces dernières années, qui se voient dans la croissance de la demande.

Lors de la 2ème table ronde, Louis-Carl Vignon, Président de Ford France, s’est exprimé aux noms des constructeurs, qui réclament plus de lisibilité dans l’action publique pour répondre aux attentes des clients. Les véhicules flexfuels en font partie. Aujourd’hui, 2/3 des « Kuga » sont vendus en flexfuel.

Yves Carra, Automobile Club Association, et M. Chasseray, 40 millions d’automobilistes, ont rappelé que l’électrique n’est pas la solution unique alors que l’E85 répond aux attentes d’une mobilité moins chère avant tout ; c’est le prix qui fait l’attractivité du E85 même si c’est aussi plus écologique. Il ne faut pas casser la dynamique.

Grégory Besson-Moreau, député de l’Aube, est venu exprimer son soutien au bioéthanol. L’E85 est un carburant d’avenir, important pour les territoires ruraux. Les industriels français de l’automobile doivent prendre en compte la demande des usagers, notamment la colère exprimée dans le monde rural. Les constructeurs doivent être responsabilisés, et la fiscalité ne fera pas tout. Il souhaite ainsi réunir tous les acteurs autour d’une table, pour développer l’E85 et le bioéthanol.

Jérôme Bignon, Président du SNPAA, a conclu en rappelant que la filière s’est construite dans la durée, au service des clients et dans la confiance. Il faut continuer à lever les freins et accélérer sur les taux d’incorporation de bioéthanol pour rendre service au climat en s’appuyant sur les cultures européennes durables.

 

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