LES CEREALES UNE VALEUR SURE POUR LA BALANCE COMMERCIALE DE LA FRANCE

Dans le cadre du projet de loi de finances 2019, Antoine Herth, Député UDI, Agir et Indépendants a souhaité entendre l’AGPB sur l’export de céréales, au titre de sa mission de Rapporteur sur les crédits Commerce extérieur. Philippe Pinta a donc été reçu à l’Assemblé nationale, pour s’exprimer sur les résultats de la moisson 2018, et les leviers à activer pour une meilleure performance du marché d’exportation céréales.

Des rendements moyens pour les producteurs mais une qualité excellente

Le Président a fait le point sur la récolte 2018 globalement décevante en quantité pour la ferme France avec 35Mt en blé tendre voire catastrophique pour les céréaliers du Sud. Caractérisée par une hétérogénéité géographique en raison des conditions climatiques atypiques, les rendements moyens sont en dessous des moyennes quinquennales. Pour autant, la qualité est au rendez-vous et devrait permettre un accès à l’ensemble des marchés nationaux et internationaux.

L’export de céréales un outil diplomatique pour la France

L’export de céréales est en effet un outil diplomatique au même titre que la vente d’airbus ou de rafales. En moyenne 5 ans, les céréales apportent près de 8 milliards d’€ d’excédent sur la balance commerciale française. On constate malgré tout une érosion progressive depuis 2013 de l’excédent du secteur céréalier. Il s’est notamment fortement tassé en 2016 à +7 milliards d’€, et s’est accentué sur 2017 avec +6,3 milliards d’€.

La France recule dans le palmarès des pays exportateurs, et se retrouvent à la 5ème place avec 9% des échanges mondiaux en blé tendre. Sur les 17 à 18 Mt de blé exportées, chaque année, 7 Mt partent vers les pays européens et 11 vers les pays tiers (hors UE). La France doit faire face aujourd’hui à des concurrents structurels, comme la Mer Noire (Russie, Ukraine, Roumanie, Bulgarie) qui augmente constamment ses volumes d’exportation, ou le Nord de l’Europe (Allemagne, Pologne, Pays baltes).

Origine France : des atouts importants

La qualité est indéniablement un critère d’attractivité de l’origine France comme cette année où la quasi-totalité des blés présente un taux de protéines répondant à la demande de tous les clients ou la bonne qualité brassicole de l’orge. La France présente d’autres atouts au rang desquels : la proximité géographique de ses principaux clients et des zones de consommation, la régularité de sa production, même si les aléas ont tendance à se multiplier ces dernières années. On peut relever aussi la fiabilité logistique (les bateaux sont livrés en temps et en heure), le professionnalisme de ses producteurs, dont le rendement moyen est parmi le plus élevé au monde, ou la capacité de stockage importante.

Un environnement concurrentiel qui pousse à faire davantage

Philippe Pinta a notamment insisté sur l’amélioration du réseau logistique ferroviaire, l’investissement dans le réseau fluvial, la disponibilité des camions sur route qui se restreint du fait de la concurrence avec les travaux publics. Le coût du travail a été cité car il est plus élevé en France que chez nos concurrents. Et bien sûr, Il a insisté sur la réglementation plus stricte en France concernant l’utilisation et le recours aux produits phytosanitaires. C’est une source importante de distorsions de concurrence et une perte de compétitivité pour les producteurs.

Autant de sujets qui ont été entendus par le Député Herth et auxquels la filière céréalière a manifesté son attachement et fait des propositions.