Bruxelles veut déléguer la mise en œuvre de la Pac aux États membres

Présentée le 29 novembre, la communication de la Commission européenne sur l’avenir de la Pac, qui sera suivie de propositions législatives avant l’été, « marque un changement important dans la mise en œuvre » de cette politique, a confirmé devant la presse le commissaire à l’agriculture Phil Hogan. Le document propose de maintenir le système des paiements directs et les deux piliers de la Pac, mais dans un but de simplification et de subsidiarité, chaque État membre élaborerait et appliquerait, après approbation par Bruxelles, sa propre stratégie pour atteindre les objectifs fixés au niveau de l’UE, notamment pour le verdissement. Pour le reste (gestion des risques, etc.), la Commission reste à ce stade très vague, compte tenu de l’inconnue budgétaire. « Cette subsidiarité extrême constituerait une simplification uniquement pour l’administration européenne », a réagi le think tank Farm Europe, soulignant le risque de « distorsions de concurrence tant en matière économique qu’environnementale » au sein de l’UE et parlant de « recul en matière d’ambition environnementale dès lors que les États membres pourraient jouer sur des règles moins-disantes pour gagner en compétitivité ».