RED II : l’intérêt des biocarburants européens durables confirmé

Communiqué de presse du 4 octobre 2017

AGPB, AGPM, CGB, ESTERIFRANCE, FOP, SNPAA

Au moment où la Commission européenne ouvre largement son marché aux importations de biocarburants, la Commission « agriculture » du Parlement européen, après la présidence estonienne du Conseil, reconnaît l’intérêt des productions agricoles durables cultivées dans l’Union européenne pour l’élaboration de biocarburants et la production de coproduits riches en protéines et matières cellulosiques destinés à l’alimentation animale.

Dans sa proposition de directive énergies renouvelables couvrant la période 2021-2030 (RED II), la Commission européenne propose de réduire drastiquement la contribution des biocarburants conventionnels au bouquet énergétique des transports. Cette proposition nie de fait les apports des productions agricoles européennes et françaises à la sécurité énergétique, à l’économie rurale et à la lutte contre le changement climatique par la fourniture de biocarburants renouvelables. Elle nie également l’amélioration de l’équilibre du secteur agricole européen permis par la coproduction de tourteaux et drèches destinées à l’alimentation animale.

Ces derniers mois, de nombreuses voix se sont élevées contre cette proposition visant à substituer les biocarburants existants par ceux de seconde génération dont la technologie est insuffisamment mature. C’est notamment le cas avec la forte prise de parole du Conseil du groupe de Visegrad (Pologne, République Tchèque, Slovaquie, Hongrie) rejoint par la Bulgarie et la Roumanie qui s’opposent au « phasing out ».

Dans sa position, votée lundi soir, la Comagri du Parlement européen met en avant l’intérêt des biocarburants issus de cultures hautement durables coproductrices de protéines et de cellulose pour l’alimentation animale et conduisant à une réduction importante des émissions de gaz à effet de serre par rapport aux carburants fossiles. Elle insiste également sur l’importance d’un objectif d’incorporation d’énergie renouvelable dans les transports, gage d’efficacité de la mesure, qu’elle propose de fixer à 12% minimum, ce qui est un premier pas dans la bonne direction, alors que la Commission souhaitait purement et simplement le supprimer.

Nous attendons dorénavant des législateurs européens qu’au travers de la version finalisée de la directive RED II, ils confortent la production européenne de biocarburants liquides. Ce serait notamment le cas avec l’amélioration de l’ambition en matière d’énergies renouvelables dans les transports en imposant un objectif contraignant de 15% par État membre à l’horizon 2030, comme le souhaite la France qui l’a pour elle-même inscrit dans la loi de transition énergétique et de croissance verte. Ce serait d’autre part le cas avec la confirmation d’un plafond minimal de 7% pour la contribution des biocarburants conventionnels aux énergies renouvelables utilisées dans les transports. Ces votes seront aussi interprétés par les producteurs comme la reconnaissance de leurs efforts pour relever les grands défis auxquels sont confrontés les citoyens des 28 Etats membres de l’Union européenne.

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