La dissolution de l’Assemblée nationale ne doit pas devenir celle de l’agriculture française !

Confrontés à un effet ciseaux dévastateur dans un contexte géopolitique, climatique et agronomique inquiétants, les céréaliers de France tirent la sonnette d’alarme suite à la dissolution de l’Assemblée nationale. Alors que la mobilisation agricole historique de cet hiver avait ouvert la voie à des travaux législatifs cruciaux pour l’avenir des grandes cultures, ces derniers sont désormais suspendus. Les attentes du terrain restent pourtant toujours aussi fortes et l’AGPB appelle l’ensemble de la classe politique à prendre ses responsabilités. 

 

Réunie aujourd’hui en conseil d’administration, l’Association Générale des Producteurs de Blé et autres céréales (AGPB) vient de renouveler sa confiance à Eric Thirouin et son bureau. Pour le président des Céréaliers de France, la mobilisation agricole reste totale et s’inscrira dans le temps long : « L’actualité politique nous rappelle malheureusement que rien n’est jamais acquis : avec la dissolution de l’Assemblée Nationale, ce sont des mois d’échanges, de pédagogie et de négociations qui s’arrêtent subitement. Quels que soient les futurs équilibres politiques, les candidats aux législatives doivent avoir conscience de l’urgence agricole, qui reste plus que jamais, d’actualité :  les engagements pris ne pourront être éternellement remis à plus tard ! ». 

 

L’AGPB appelle les candidats aux élections législatives à s’engager pleinement pour renforcer la COMPETITIVITE de la filière céréalière avec notamment quatre axes prioritaires : 

 

 

  • Garantir la Protection des cultures 

Face aux impasses agronomiques qui se multiplient et fragilisent la souveraineté alimentaire de la France, les céréaliers attendent un texte de loi cohérent et réaliste concernant la protection des cultures. « Nous ne pourrons plus supporter d’interdiction sans solutions techniquement et économiquement viables » averti Eric Thirouin en soulignant l’impérative nécessité de privilégier une approche bénéfice/risque pour la protection des cultures, car la santé des cultures contribue également à la santé des hommes  

 

  • Alléger la Fiscalité 

Dans un contexte économique très fragile l’AGPB appelle à la mise en œuvre de deux mesures fiscales annoncées pour le projet de loi de finances (PLF) 2025 : l’exonération de charges fiscales et sociales de la réintégration de la dotation pour épargne de précaution (DEP) ainsi que le rehaussement de l’exonération partielle de la taxe sur le foncier non bâti (TFNB). 

 

  • Accompagnement des transitions  

« Les céréaliers sont résolument engagés dans les transitions mais ils ne pourront réussir seuls sans investissements massifs » en suggérant plus de transparence et de sincérité dans l’utilisation des taxes agricoles environnementales - dont s’acquittent déjà les agriculteurs - et qui pourraient financer ce dispositif. Autre sujet à anticiper : le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF) et ses conséquences sur les engrais et les coûts de production. 

 

  • Renforcer les exportations françaises 

« Les conséquences de la guerre en Ukraine, la stratégie de la Russie ainsi que les nouveaux équilibres économiques doivent nous encourager à repenser le commerce international des céréales» insiste Eric Thirouin en rappelant que l’AGPB plaide pour le déploiement d’outils spécifiques pour garantir une concurrence loyale sur les marchés export tels que les assurances crédit ou des garanties pays. 

 
 
Les prochaines semaines seront donc déterminantes pour les céréaliers français, également très préoccupés par les conséquences de la pluviométrie record de ce printemps. Selon les derniers chiffres de FranceAgriMer (Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire), seuls 58,71 % des cultures de blé tendre seraient actuellement en bonnes conditions.